Article Le Soir

Et voici un article du SOIR de ce mercredi 4 décembre sur le coaching et sa place … 85 % des entreprises belges y font recours … Excusez pour la mauvaise transcription de l’article accessible uniquement en pdf …

85 % des entreprises pratiqueraient le « coaching »

SOCIÉTÉ:
L’accompagnement personnel en entreprise, c’est tendance, mais c’est surtout très mal compris. Objectif : bien-être.

LE CHIFFRE DU JOUR

Le terme « coaching » est aujourd’hui largement galvaudé. Du coach de tennis au coach en coiffure en passant par le « body coach », tout semble aujourd’hui prétexte au fameux accompagnement personnel. Si bien que la fédération professionnelle internationale des coaches (ICF) s’est attardée sur l’élaboration d’un cadre de définition.
Présente dans 110 pays et rassemblant plus de 23.000 membres, elle s’est associée, en Belgique, à Securex, le prestataire de services RH, pour dresser aujourd’hui un premier bilan de la pratique du coaching dans les entreprises du pays.
Ainsi, sur le petit millier d’entreprises interrogées, 458 PME (48 %) et grandes entreprises (52 %) ont entièrement complété le questionnaire.

Qu’en apprend-on? Un chiffre,

d’abord : 85 % d’entre elles disent pratiquer le coaching. Le hic, c’est que 51% des entreprises pratiquantes ne savent simplement pas comment s’y prendre. « Elles confondent les rôles du manager et celui du coach, engendrant un conflit d’intérêts évident. Dans de telles conditions, les impératifs de notre discipline ne sont pas respectés »,
déplore Henri Cnops, président de la section belge de la fédération.

Les impératifs ? L’ICF les énonce dans son code déontologique, qui prévoit, en première instance, la discrétion absolue des échanges et l’effacement maximum du coach, conformément à la définition de l’ICF :
« Le coaching aide le coaché à découvrir lui-même sa voie et à trouver ses propres solutions. Le coach n’est [que] le catalyseur dans le processus. »

Un retour rétromoderne au précepte socratique « connais-toi toi-même ».
« C’est que nos sociétés actuelles nous ont fait perdre ce rapport à l’humain, qu’on ne retrouve pas forcément dans les benchmarks et autres cours de Bourse »,
reconnaît Luc Deflem, le patron de Securex, qui s’est lui-même frotté à l’exercice.
« On me reprochait de ne pas suffisamment être à l’écoute. Il a fallu me désapprendre quelques mauvais réflexes dans mon rapport aux autres. Une véritable désintoxication », concède-t-il.

Budget oblige, les premiers candidats au coaching sont, dans l’ordre, les membres de la direction, les cadres dirigeants et les managers, les experts et, enfin, le personnel exécutant. « Par un effet d’amplification et d’influence, le bienêtre d’un manager se répercutera également sur ses collaborateurs directs. Ce qui est moins évident pour le personnel exécutant », explique Henri Cnops. Chez Securex, en tout cas, on y croit. Fort de son expérience personnelle, Luc Deflem revient même sur le slogan de son entreprise.
« La notion de ressources humaines est insupportable parce qu’elle implique l’exploitation de ces ressources. Le “human capital”, c’est fini. Retour à l’humain tout court. » C’est dit. ■
OLIVIER CROUGHS